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Un pas symbolique vers la réconciliation entre les Palestiniens



Nabil Shaath, envoyé par le président palestinien, était dans la bande de Gaza pour renouer des liens avec les frères ennemis du Hamas. Nabil Shaath, membre du Comité central du Fatah, avec le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, hier à Gaza. 
Cette rencontre témoigne d’un changement politique important dans les relations interpalestiniennes.
La nouvelle est passée quasiment inaperçue dans la presse étrangère, et pourtant la visite à Gaza, avant-hier et hier (3 et 4 février), de Nabil Shaath, membre du Comité central du Fatah, est un événement. Sa rencontre hier avec le chef du gouvernement du Hamas, Ismaïl Haniyeh, est un événement. C’est la première rencontre sur le sol de la bande de Gaza entre un membre officiel du Fatah (au pouvoir en Cisjordanie) et du Hamas depuis sa prise de pouvoir dans ce territoire surpeuplé, coincé entre Israël et Égypte. Il témoigne d’un changement politique important dans les relations interpalestiniennes.
Lors d’une conférence de presse organisée le soir de son arrivée à Gaza, escorté par des membres du Hamas, Nabil Shaath a expliqué qu’il était envoyé par le président Mahmoud Abbas. Aucun détail précis n’a été donné sur la durée de son séjour – quelques jours, selon ses proches.
Une entente entre Hamas et Fatah réduirait l’influence de l’Iran.
La démarche de Nabil Shaath est symbolique. Hamas et Fatah reviennent de loin. En 2007,
ils se sont affrontés à Gaza dans une véritable guerre civile qui a abouti à l’arrivée au pouvoir du Hamas et au départ forcé du Fatah. Depuis, les appels à la réconciliation se sont multipliés.
Des pourparlers se tiennent régulièrement au Caire entre les représentants des deux partis pour tenter de recoller les morceaux. Nabil Shaath y participe au titre de représentant de l’Autorité palestinienne en Égypte. Il est lui-même issu d’une famille originaire de Khan Younès, dans la bande de Gaza.
Pourquoi Mahmoud Abbas et Nabil Shaath ont-ils pris ce risque ? Le temps joue contre les
Palestiniens. Les États-Unis n’ont pas réussi à faire avancer ce dossier, les Européens
n’ont toujours pas réussi à définir une politique commune, mais ils sont au moins d’accord sur une chose : il faut aboutir rapidement à la création d’un État palestinien. Car derrière le Hamas, il y a l’Iran et les menaces que ce pays fait peser sur les pays arabes et ceux du Golfe, en particulier. Une réconciliation entre Hamas et Fatah réduirait son influence.
D’où la médiation très appuyée de l’Arabie saoudite, pour qui l’Iran est la menace suprême, pour une réconciliation interpalestinienne.
Riyad est déjà à l’origine, en 2002, d’une initiative arabe de paix, proposant à Israël une normalisation des relations en échange de son retrait des territoires arabes occupés en 1967. En 2009, elle a organisé deux mini sommets, dans l’espoir de réconcilier Hamas et Fatah. En vain.
Les pressions occidentales sont fortes pour que le président Abbas retourne à la négociation avec les Israéliens. Un accord avec le Hamas lui est indispensable s’il veut apparaître comme s’exprimant au nom de tous les Palestiniens. Qu’exigera le Hamas en échange ? Probablement la tenue d’élections et un partage du pouvoir.
publié par la Croix - Agnès Rotivel, le 7 février 2009

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