INTERVENTION DE L. BERNIER, le 26 AVRIL 2025
Après sa visite diplomatique en Égypte, début avril
2025, le président de la République française s'est dit prêt à reconnaître
l'existence d'un État palestinien en juin 2025. Nous ne pouvons que nous
réjouir de cette déclaration. Reconnaître l’Etat de Palestine à côté d’Israël,
c’est une étape nécessaire et urgente sur le chemin de la construction d’une
paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Il y a urgence et du
retard à rattraper car l’Assemblée nationale avait très majoritairement voté en
faveur de la reconnaissance de l'Etat palestinien en décembre 2014.,
Aux Nations Unies déjà 150 pays ont reconnu la
Palestine. La France a déjà trop tardé à faire cette reconnaissance.
Aujourd'hui la situation que vivent les Palestiniens,
en particulier à Gaza est absolument terrifiante. Chaque jour qui passe ce sont
des centaines de personnes qui sont tuées par les bombardements israéliens qui
touchent d’abord des populations civiles. Netanyahou et l’Etat d’Israël broient
toutes les règles élémentaires du droit international notamment depuis des mois
en empêchant l’acheminement vers Gaza de toute aide humanitaire ou alimentaire.
Hier le responsable du Programme alimentaire mondial de l’ONU- un des
principaux fournisseurs de nourriture dans la bande de Gaza, indiquait qu’il
n’y avait plus de stock pour fournir des repas ou même des vivres à la Bande de
Gaza.
116 000 tonnes
d’assistance alimentaire en attente
Hier, l’ONU a mis en garde contre une situation
humanitaire catastrophique pour les 2,4 millions d’habitants du
territoire. « Depuis des semaines, les cuisines servant des repas
chauds sont la seule source constante d’aide alimentaire pour la population de
Gaza. Bien qu’elles ne couvrent que la moitié de la population et seulement
25 % des besoins alimentaires quotidiens, elles ont représenté un soutien
vital essentiel », a souligné le PAM. Selon cette agence de l’ONU, les 25
boulangeries qu’elle soutenait à Gaza ont été contraintes de fermer le 31 mars,
faute de farine de blé et d’huile de cuisson.. Or, le PAM indique que plus
de 116.000 tonnes d’aide alimentaire sont actuellement bloquées aux
frontières, prêtes à être livrées. « Sans une action urgente pour ouvrir les
frontières à l’aide humanitaire et aux échanges commerciaux, l’assistance du
PAM ne pourra pas reprendre », prévient l’agence, qui appelle à un accès
immédiat et sans entrave à Gaza.
Déplacements massifs
Par son blocus qui touche l’eau, l’alimentation et les
médicaments, le gouvernement israélien avec le soutien des USA contribue à ce
que le droit international appelle un génocide. Et dans le même temps, en
élargissant les zones tampons qu’ils occupent, qui représenteraient 30 % de la
bande de Gaza les soldats israéliens mettent la pression sur les Palestiniens
pour les forcer au départ, à l’exil.
L’ONU
estime à un demi-million le nombre de personnes déplacées de force depuis la
reprise des raids israélien à Gaza, le 18 mars. Selon l’agence des Nations
Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les multiples ordres d’évacuation
israéliens ont contraint les habitants à se replier sur une portion de
territoire ne représentant plus qu’un tiers de la bande de Gaza.
« L'espace restant est fragmenté, dangereux et à peine
habitable. Les refuges surpeuplés sont dans un état lamentable, les
prestataires de services peinent à fonctionner et les dernières ressources
s'épuisent »
Aujourd’hui, pour la sécurité des Palestiniens et des
Israéliens, il faut revenir au droit international. C’est le seul chemin pour
arrêter le carnage et la déportation de dizaines de milliers de Palestiniens
actuellement en cours.
C’est le moment d’agir pour que l’annonce du
président de la République se traduise réellement par une reconnaissance de
l’Etat de Palestine :
En faisant ce choix, la France réaffirmera
officiellement qu’il existe, en droit international, une autorité politique
palestinienne – « l’Autorité palestinienne » –, un territoire
palestinien – la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza – et, enfin,
une population sur ce territoire – le peuple palestinien.
C’est le moment d’agir pour cesser toute coopération
avec Israël en suspendant l’accord d’association Union Européenne/Israël.
En s’engageant dans cette voie, la France marquerait son
refus de l’insoutenable impunité dont bénéficie sans discontinuité le pouvoir
israélie., dirigé par un criminel de guerre frappé d’un mandat d’arrêt de la
Cour pénale internationale. C’est le
moment d’agir au sein de l’Union européenne pour que celle-ci opère un
véritable tournant dans ses relations avec Tel-Aviv, en suspendant jusqu’à
nouvel ordre l’accord d’association ultra-privilégié dont Israël est le seul
pays au monde à bénéficier.
-
L’Espagne cette semaine a pris ses responsabilités en annulant un contrat de 7,5 millions de dollars portant sur l’achat de munitions à Israël. Depuis 2023, l’Espagne avait déjà cessé toute livraison de matériel militaire à Israël.
Il n’y a pas d’autre chemin pour que s’engage un processus de construction d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. C’est pourquoi il est urgent de signer et faire signer la pétition lancée par l’AFPS et La LDH et que notre Réseau pour une paix juste au Proche Orient fait signer.
Importance de nos manifestations,
- Pour soutenir le peuple palestinien
- Pour soutenir les pacifistes israéliens qui s’expriment
massivement aujourd’hui.
Ce qui est nouveau, c’est le caractère massif
de la résistance de la société israélienne.
Plus de 100 000 réservistes israéliens ont cessé de
participer à leurs missions de réserve (obligatoire jusqu’à 40 ans, après avoir
effectué son service militaire – chaque année un entrainement). La contestation
gagne les unités d’élite : 1000 pilotes et aviateurs de réserve ont lancé
le 10 avril un appel au gouvernement pour exiger la libération des otages même
si cela suppose de mettre fin à la guerre à Gaza une guerre-disent-ils-
« qui sert principalement des intérêts politiques et personnels et non des
intérêts sécuritaires » . Ils sont suivis par des réservistes de la marine, une
unité d’élite du renseignement israélien et même des membres du Mossad et des
anciens élèves du prestigieux Collège de sécurité nationale.
Un sondage réalisé par la chaine israélienne Channel 12
indique que près de 70 % des Israéliens sont favorable à la fin de la guerre
(avec un accord pour la libération des otages).
Un photographe israélien a publié une photo de survivants de l’Holocauste protestant contre la guerre d’Israël à Gaza devant le mémorial national Yad Vashem dédié aux victimes de l’Holocauste. Sur la photo, quatre femmes âgées et un homme âgé tiennent une banderole sur laquelle on peut lire en anglais et en hébreu : « Si nous perdons notre compassion pour l’autre, nous avons perdu notre humanité ».
Face à l’escalade meurtrière à Gaza, Israël connaît une vague
inédite de pétitions exigeant la fin de la guerre Alors que l’offensive sanglante sur Gaza se poursuit, Israël
est le théâtre d’un mouvement sans précédent : une multitude de pétitions,
lettres ouvertes et déclarations publiques, signées par des centaines de
milliers de personnes issues de divers secteurs, circulent massivement au sein
de la population. Ces appels partagent une même exigence : mettre fin à
la guerre immédiatement, pas plus tard.
À ce jour, plus de 120 000 Israéliens ont signé ces
pétitions un chiffre sans précédent dans l’histoire des protestations contre
les guerres précédentes. Cela traduit un changement profond dans l’opinion
publique. Durant près de 600 jours d’offensive sur Gaza, Israël a vu se
multiplier les manifestations, les protestations hebdomadaires et les sit-in
massifs. Mais cette vague de pétitions se distingue par son ampleur et son impact, attirant une attention nationale intense. De
nombreux observateurs estiment qu’elle pourrait pousser d’autres branches
de l’armée à se joindre à cet appel, renforçant encore la pression pour mettre
un terme à la guerre.
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